
C’est un appel à la vigilance lancé ce 17 juillet 2025 par l’Observatoire National sur les Changements Climatiques (ONACC) lors des Journées de l’Excellence Scientifique et de l’Innovation du Cameroun (JERSIC). L’institution a présenté une communication percutante sur le thème : « Vulnérabilité hydroclimatique et sécurité énergétique : quels défis pour l’hydroélectricité dans le processus d’industrialisation du Cameroun ? »

Dans un contexte marqué par la baisse des précipitations, la variabilité climatique accrue et l’assèchement progressif de plusieurs cours d’eau, la production hydroélectrique – pilier de l’approvisionnement énergétique du Cameroun – se retrouve de plus en plus menacée.
« Le pays dépend à près de 75 % de l’hydroélectricité, mais cette ressource est instable face aux dérèglements climatiques », a souligné un expert de l’ONACC. Les conséquences se font déjà sentir : coupures d’électricité, baisse de productivité industrielle, pressions sur les ménages et recours coûteux aux groupes thermiques.

À travers cette intervention, l’ONACC appelle à une meilleure anticipation des risques climatiques dans la planification énergétique. L’organisme mise notamment sur l’intégration des données climatiques dans les projets hydroélectriques, comme cela a été engagé dans le partenariat signé avec la Minkouma Energy Company (MEC) pour le projet de barrage sur la Sanaga.
Le message est clair : sans adaptation, l’ambition du Cameroun à devenir un pays émergent à l’horizon 2035 pourrait se heurter à une instabilité énergétique grandissante. L’ONACC prône donc une gouvernance plus résiliente, alliant innovations technologiques, diversification énergétique et justice environnementale.
À l’heure où les défis climatiques s’intensifient, cette sortie de l’ONACC sonne comme un avertissement à prendre au sérieux : il n’y aura pas d’industrialisation sans énergie, et pas d’énergie durable sans réponse au climat.
Bleck Yacoubu Nsangou

